jeudi, juin 30, 2005

Photos photos photos...

Après bien du retard, voilà une mise à jour avec quelques photos:

dimanche, juin 12, 2005

Inconcevable conception.

Lorsque je rentre dans cette boutique, chargée de plein de vieilleries venant d’on ne sait où, j’éprouve comme un étrange sentiment : celui de ne pas être seul, d’être observé. Je me retourne et j’évalue la situation autour de moi en vain. Distraitement, je touche les objets à gauche et à droite, sans réelle motivation. Mon oreille est attentive, mes yeux fouineurs. La présence se rapproche, invisible et sournoise.

Cet antiquaire sent bon la cire et le vieux bois, mélangé à un délicat parfum d’encens. Légèrement envoûté par ces fragrances, je me laisse un peu aller et admire les nombreuses pièces insolites. Il y a finalement peu de meubles, mais plutôt du bric à brac dont on a souvent peine à imaginer à quoi cela peut bien servir.


Mon attention se trouve attirée par une paire de sphères aux couleurs énigmatiques : une rouge et une bleue. Mais c’est étrange, on dirait que ces couleurs changent, que les boules vivent leur propre vie, qu’elle me regardent. Et soudain je compris que la présence que je sentais, ce regard indiscret posé sur moi depuis que j’étais rentré, c’était ces deux choses. Tels des yeux, elles suivaient chacun de mes pas. Livide, curieux, inquiet : je m’apprête à les saisir, bien décidé à en avoir le cœur net.


« Les sphères télépathiques » entend-je dans mon oreille. Prononcé d’une voix douce, je sursaute néanmoins de cette présence inattendue. Une asiatique se tenait à côté de moi, superbe, immaculée. Vêtue d’une grande et longue robe satinée, arborant des motifs colorés mais sobres, on ne peut pas lui donner d’âge. « Voulez-vous tenter l’expérience ? Prenez la rouge, moi la bleue. »


Ne croyant nullement à toutes ces sornettes paranormales, et voulant faire bonne impression auprès de cette femme au charme débordant, j’accepte sans hésiter. Mais aussitôt l’expérience commencée, je vois bien que quelque chose se produit. Ma main est comme endormie, je sens comme un flux étrange qui transite de ma tête vers ma main. La sphère n’a plus tout à fait le même rouge, elle a la couleur et la chaleur du sang. Ma charmante hôtesse a le regard fixe, on dirait qu’elle ne me voit pas, et qu’elle voit tout en même temps. Je suis très mal à l’aise dans cette situation que je me maîtrise et ne comprends pas.


« Demain, Emmanuel, sera ton dernier jour sur cette terre ». Comment connaissait-elle mon prénom, et que veut-elle dire ? Demain je rentre de Buenos Aires vers Bruxelles. Pouvait-elle aussi prédire l’avenir ? « C’est vrai », me dit-elle, « je suis en mesure de prévoir les événements futurs, et ce pouvoir est multiplié par l’utilisation des sphères ». J’étais abasourdis, écoeuré, j’en avais entendu assez. J’avais envie de vomir, de fuir, de tout casser. Je regrettais d’être rentré ici, dans ce magasin de malheur pour rencontrer cet oiseau de malheur sous son air racoleur.


« Beef or chicken ? » -- C’est par cette phrase que l’hôtesse me réveilla. Groggy, les yeux secs, mal aux fesses, déshydraté, fatigué : je m’apprêtais à attaquer un de ces immondes repas dont les compagnies aériennes ont le secret. Et j’étais content, tout cela ne fût qu’un rêve, une parenthèse ridicule inventée par mon esprit pour je ne sais quelle raison. Un rapide coup d’oeil sur l’Air Show m’indique une arrivée prévue dans moins de deux heures. Bientôt je serai chez moi.

jeudi, juin 09, 2005

La Recoleta.

Loin de toute cette agitation, je me suis rendu aujourd’hui dans le cimetière de la Recoleta. Né – si l’on peut dire – en 1822 comme petit cimetière de l’église « del Pilar », ce lieu est devenu un endroit culte ou sont enterrés les nantis et les personnages historiques importants. Composé de tombeaux et de mausolées d’une grande valeur artistique, chaque sépulture ressemble à une petite habitation, avec porte travaillée, perron, cercueils apparents. On aime, ou on n’aime pas…

Parmi les plus médiatisées on y trouve celui de la famille Duarte, ou repose Maria Eva Duarte de Peron, plus connue sous le nom de « Eva Peron », en particulier depuis l’adaptation cinématographique de sa vie au cinéma où elle était interprétée par Madonna. On se souviendra d’ailleurs que ce choix n’avait pas paru judicieux au goût des Argentins qui reprochaient la conduite trop légère de Madonna pour incarner un personnage aussi sobre et emblématique. En ce qui me concerne, je trouve le film très bon et que Madonna s’en est admirablement tirée, tout en gardant son string jusqu’à la fin.


Autour de la Recoleta, on peut apprécier la tranquillité des espaces verts où s’y pratique un métier peu commun : les « dog walkers » payés pour promener les chiens de leur (riche) propriétaire pendant la journée. Expérimenté, il peut s’occuper d’une dizaine de ces pure race en même temps. Spectacle pittoresque, et gare où vous mettez les pieds quand vous suivez le groupe : « ça chie » !


Je pourrais aussi vous parler des nombreux magasins « design », des pubs et des boîtes de nuit qui jonchent les alentours de cet endroit très tendance, mais alors je ne m’arrêterais jamais. Je pars demain, et j’aurais voulu faire tant d’autres choses à Buenos Aires. Visiter tous ces musées et ces sites, faire une petite escale dans les pays voisins que sont l’Uruguay et le Paraguay,… Avec un peu de chance, je serais de retour l’an prochain!


Allez, un dernier paragraphe pour son caractère anecdotique : avant-hier, l’autoroute était bloquée à cause d’une grève des ouvriers de plusieurs constructeurs automobiles. Les revendications, plutôt courantes dans ce pays, n’en n’étaient pas moins identiques à nos braves conducteurs des TEC Liégeois : une augmentation salariale. Ainsi pendant les trois heures de pointes, de sept à dix, l’autoroute fût complètement paralysée. Le plus étonnant, c’est que c’est protestation à lieu pour demander une augmentation de leur salaire mensuel de base à 2000 pesos, soit environ 680 EUR. Mais comme l’Argentine à battu le Brésil 1-3 hier, tout cela est maintenant oublié. Du pain et des jeux…

Photos de Viña et BA.

Je suis arrivé à mettre la main sur un lecteur de carte flash pour mon appareil photo, et donc je partage avec vous quelques images de ces deux dernières semaines.

Vue de la plage de Viña del Mar (Chili) lorsque la mer frappe les rochers avec force:




Vue de ma chambre (Chili) au coucher du soleil, confortablement installé dans le fauteuil:




Idem, toujours une vue de la chambre (Chili):




Les petites rues de "Camenito" dans le quartier de la Bocca à Buenos Aires ne manquent pas de couleurs:




Toujours Camenito:


mardi, juin 07, 2005

Paseo a Camenito.

Aujourd’hui je me suis rendu – à mon aise cette fois – dans le quartier artistique de Buenos Aires qui porte le doux nom de « La Bocca » (qui signifie « La Rivière). Ce quartier s’est développé dès la première moitié du XIXe siècle autour du port. En ce lieu ce sont établis en masse les Italiens (comme un peu partout, d’ailleurs) et ont donné à cet endroit une physionomie et un caractère particulier et coloré.

Dans le quartier de La Bocca, « Camenito » est assurément en endroit touristique de premier choix, car très pittoresque, très sûr, et véritable plaque tournante pour artistes de tous bords : peintres, sculpteurs, photographes, verriers, bijoutiers et j’en passe. Le tout dans une ambiance très sympathique et pleine de vie. C’est plein de touristes, mais on s’habitue.


J’ai acheté une œuvre abstraite en cinquante-septante, toile sur cadre en bois pour… 70 persos (dans les 22 euros). Ça va être franchement ennuyeux à rapporter en avion avec mes deux escales, mais je vais m’en sortir !


Tant que vous y êtes, profitez-en pour manger un bout dans une des « Cantinas » qui bordent Camenito, on y mange une cuisine hispano-italienne, accompagnée de musique et illustrée par des Tangos endiablés.


Cette ville me plaît vraiment beaucoup, mais il faudrait être au moins à deux et y consacrer une semaine pour visiter les choses les plus intéressantes. On ne compte plus les places, les monuments, les musées et les bâtiments superbes et chargés d’un passé souvent douloureux. Et les Argentins sont vraiment très sympathiques ce qui ne gâche rien !

¡Descubro Buenos Aires!

Ville aux mille visages, Buenos Aires est étrange pour le néophyte que je suis. À la fois sobre et kitsch, à la fois sure et dangereuse, à la fois grande et petite, c’est une ville de contraste. Il m’a été recommandé chaleureusement de laisser ma Rolex à l’hôtel, sinon je risquais non seulement de perdre ma montre mais aussi ma main. Charmant, donc…

Néamoins, après avoir creusé quelques endroits intéressants, je ne vois pas très bien ou se situe le risque. Du moins si on est en journée, et dans des endroits fréquentables. N’importe quelle ville peut devenir dangereuse si on fait le con, à trois heures du mat dans un ghetto mal famé à compter ses billets. Bref, j’ai à priori une excellente opinion de cette ville.


J’ai fait un « City Tour » de trois heures, ce qui est assez pour faire la liste des points les plus importants. Évidemment, il faut retourner voir ce qui semble intéressant par après. Demain, j’ai donc deux grandes destinations sur ma liste : le cimetière de Recoleta et ses alentours, et le quartier des artistes dit de « La Bocca ». Deux coins magnifiques que j’ai hâte de découvrir plus en détail.


Ce soir, nous nous sommes rendus dans un fort bon restaurant que je ne recommanderais pas aux végétariens. La viande est en moyenne de six cents grammes par personne, et du premier choix s’il vous plaît. C’est que le bœuf Argentin est un des meilleurs. Et James -- mon collègue Texan qui était assis à côté de moi -- a pris deux morceaux de six cents grammes qu’il a terminé avant moi. Quel goinfre !


Nous avons terminé la soirée par divers alcools. C’est moi qui ai commencé les hostilités, puisque la règle c’est que le premier qui parle « travail » doit boire quelque chose laissé à l’appréciation des autres. J’ai donc bu une « Sambuque », pour mon plus grand plaisir !

samedi, juin 04, 2005

Ballade à voiles.

Après un BBQ particulièrement savoureux en compagnie que nos fort peu sympatiques et grossiers collègues Péruviens sans éducation (cet avis n’engage que moi), cette ballade en mer se présentait néanmoins sous les meilleurs auspices. Le soleil était de la partie, et malgré un vent un peu frais, nous étions impatients !

Après avoir dit adieu à notre troupeau de tristes et affables collègues, le « country manager » Alvaro et nous sommes finalement sur son voilier pour faire les pitres au large des côtes Chiliennes, sur l’océan Pacifique. Après les quelques remarques de sécurité, et une mise en garde contre la possible brutale inclinaison de ladite embarcation, nous voilà en route.


Et bon Dieu, on n’a pas été déçus ! Des vagues et des creux pas piqués des hannetons, un vent puissant et bien maîtrisé, on en a pris plein la figure. Sur un soleil couchant, ce fût un spectacle superbe. Passant à quelques mètres au-dessus de nos têtes, des pélicans et leur vol lourd.


La bonne nouvelle, c’est que personne n’est tombé dans l’eau. Encore heureux, parce qu’avec une température aux alentours des dix degrés, et des vagues comme il y en a, ce n’est pas possible de tenir plus d’une demi-heure dans l’eau. La prochaine fois, on prendra quelques péruviens avec, histoire d’essayer.

vendredi, juin 03, 2005

Fun @ Vina del Mar!

Cette semaine j’étais à Vina de Mar, au Chili. Petite station balnéaire plutôt sympathique, elle représente bien l’hospitalité et la bonne humeur Chilienne. Ici pour une conférence, et logé dans un magnifique hôtel, j’ai passé une excellente semaine.

Commencé sous les meilleurs auspices, nous sommes allé visiter la ville de Valparaiso, au passé chargé d’histoire. Las de tout avoir concentré aux alentours de Santiago du Chili, c’est ici que Pinochet a instauré le nouveau Parlement décentralisé.


Le jour d’après, alors que j’étais attablé seul en attendant mes Sushi, je me fais accoster par deux collègues que je ne connaissais pas: Richard et Kevin. Ils me proposent de manger avec eux, et après une rapide présentation, la discussion va bon train. C’est seulement à cinq heures du matin, bourré comme toute la Pologne au bar du Casino, que nous rentrons tant bien que mal dans notre chambre. Le lendemain matin, ils n’étaient pas frais du tout ! Quand on fait le malin…


Ensuite, deux jours de travail plutôt remplis mais assez relax, suivi d’une soirée organisée pour nos clients. Et là, je n’ai pas les mots pour qualifier la chose. L’organisation avait importé une belle brochette de jolies filles nues aux neuf dixièmes, avec une propension à bouger rarement observée chez l’espèce humaine. « Oh my God ! ».


Cette soirée, clôturée trop tôt, s’est terminée dans la ville voisine dans un bar au doux nom de « Havanah ». En perspective, Salsa… Je me suis rarement autant éclaté à danser avec des filles que je ne connaissais pas, mais qui étaient tout à fait disposées à m’apprendre quelques pas. À la fin de la soirée, je me sentais déjà plus à l’aise, et j’ai vraiment pris beaucoup de plaisir. C’est étonnant de voir que tout se passe dans une si bonne ambiance sans ambiguïté, alors que c’est une danse assez chaude.


Aujourd’hui, c’est ma dernière journée ici : BBQ et ballade en mer sont au programme. Je quitte Vina demain pour l’Argentine, et j’espère que là aussi, j’aurais du fun.