mardi, juillet 26, 2005

Kings Canyon – Deuxième Jour

Nuit bien reposante à « La Quinta », mais réveil en fanfare : combinaison du réveil matin et des autres occupants de l’hôtel... toujours très discrets ces Américains. Bref, me voilà debout. Moins de deux heures plus tard, j’arpente déjà ma première ballade. Il y en en aura trois en tout, et uniquement dans le Séquoia Park: « Giant Tree », « Little Baldy Trail » et « Redwood Trail ».

La première est très brève, sur un terrain goudronné et plat, peut-on encore appeler cela du trekking ? Bien sûr que non ! Ce chemin est une sorte de musée en plein air des différentes caractéristiques du Séquoia, de son habitat, de son terrain de prédilection – ici le Roi c’est lui!


« Little Baldy Trail » je le fais presque par hasard… En passant devant le départ du trail, je lis le commentaire sur la pancarte disant que c’était un point d’observation pour détecter les feux de forets. Alors bien sûr, je me dis qu’on doit avoir une vue d’ensemble de là-haut, et je fonce. Le chemin est très chouette, riche en animaux divers et en insectes, il est parfaitement balisé et tout sent très bon le pin. Mais une fois arrivé au sommet (à 8044 pieds soir 2234 mètres) on a le souffle coupé. Vue incroyable sur tout le canyon, la forêt des séquoias, et pas très loin quelques sommets à peine plus haut recouverts de neige. Je reste là assez longtemps, à me tourner et me retourner, riant tout seul de ce spectacle étonnant. Je décide finalement de prendre mon lunch sur place, et je suis accompagné par une espèce de marmotte très peureuse mais un peu curieuse, qui va et qui vient, bien dressé sur ses petites pattes avec les narines qui travaillent dur ! Clairement, l’odeur de mon sandwich lui parle ! Bref, un chemin génial, qu’on fait facilement en deux heures aller et retour.


Vient enfin le « Redwood Trail », m’ayant été recommandé par les rangers la veille. Mais quelle déception ! Il n’y a rien à retirer, sauf peut être les très grands Sequoias tombés, à côté desquels on passe et qui inspirent le respect : un arbre de sept mètres de diamètre, c’est pas rien ! Mais sur le plan négatif : pas une seule belle vue, et quantité de moustiques, taon et autres bêtes qui piquent. J’en suis couvert, et quand on marche c’est désagréable de sentir tou
t ce petit monde s’agiter autour de soi. Bref, plus jamais !

Demain c’est Lundi, et l’on recommence le cycle boulot dodo. Courage Emmanuel !

Voici une photo prise du sommet de Little Baldy Trail, encore un fois avec mon GSM donc excusez la qualité...

lundi, juillet 25, 2005

Kings Canyon – Premier Jour

Après un réveil plutôt matinal, et plus ou moins cinq heures de route (dont une passée à chercher mon chemin), je suis fin prêt pour mon hiking. Le parc a l’air très beau, la route pour y arriver est assez jolie mais un peu lente. Disons que c’est surtout les autres qui sont lents. Une seule bande, et interdiction de dépasser.

Je fais ma première ballade vers les « Mist Falls ». Franchement, je ne sais pas très bien ce que c’est, mais le nom sonne bien et a l’air rafraîchissant. Dans la première demi-heure de marche, j’entends un bruit étrange à côte de moi. Pas vraiment à côté, mais pas très loin non plus. Je m’arrête et là je suis sans mots : à quelques mètres à peine se trouve un ours noir. Plus petit que les bruns (et forcément donc, que les blancs), ça reste quand même une belle pièce. L’ours passe son temps à chercher à manger : une chance, j’avais bien emballé tous mes aliments comme c’est demandé pour ne pas l’attirer et mettre ma vie en péril pour un sandwich. Je reste donc sans bouger, et j’observe. Quelques minutes plus tard, voilà un bébé ours blessé à la patte arrière qui rejoint – je suppose – ce qui doit être sa mère. Voilà qui commence bien, me dis-je!


Le reste de la ballade se déroule beaucoup plus calmement, avec beaucoup de rencontres moins agréables dans le domaine des insectes. J’ai des piqûres partout : les bras, les jambes, le cou, le visage. Presque boursouflé j’arrive enfin à ma destination finale, et c’est assurément une grande bouffée d’air frais ! Une grande cascade tombant d’assez haut génère une sorte de « rosée » qui fait grand bien quand on a chaud, d’où le nom de « Mist Falls ». Un peu d’exploration et puis je rentre. Voilà qui nous fait à peu près quinze kilomètres allez et retour, et il est à peine 18h00.

Je flâne un peu dans le parc, et décide de me lancer dans un autre trek qui descend à pic dans la rivière, à partir du dessus du canyon. Au départ se trouve un registre où on inscrit quand on part, ou on va, et quand on est revenu (si on reviens bien sur, sinon on n’écrit rien). Très escarpé, étroit et rocailleux ce chemin m’a vraiment épuisé ! J’ai pu rencontrer deux autre choses intéressantes : des lézards gros comme je n’en avais jamais vu (entre 30 et 40 cm de longueur), et les fameux « poisonous Oak » toxiques rien qu’à les toucher. En fait, je ne savais pas trop à quoi ça ressemblait, mais après avoir mis ma jambe dans un, j’ai maintenant compris. Ca ressemble un peu à du houx, mais ça pique un peu comme des orties (par contact), sauf que ça fait aussi mal qu’une guêpe (vous suivez ?).

Après toutes ces aventures, retour au centre pour le feu de camp. Sur la route, je croise un serpent à sonnette qui traversait peinard. Je décide de lui laisser la vie sauve, et le laisse traverser calmement le petit morceau de route qu’il lui restait. Brève discussion avec les rangers : juste un feu, où il n’y aura pas de bière ni de vin. De plus il est tout petit, et en plus le seul public c’est quelques chinois égarés qui pensent qu’on va se griller un chien au barbecue. Pas marrant…


Bref me voilà rentré à l’hôtel, bien propre, bien lavé, bien rassasié après un resto Mexicain, et surtout bien fatigué. Je posterais ce petit mot à l’occasion, car je n’ai pas d’accès à Internet lorsque j’écris ces lignes. A plus tard !

Voilà une photo juste en amont des Mist Falls, mieux vaut ne pas tomber dans l'eau! Prise avec mon GSM, donc excusez la qualité:

samedi, juillet 23, 2005

Préparatifs.

Cette semaine, et une bonne partie de la semaine prochaine je suis à San Francisco. Nous sommes Vendredi, et après une bien longue journée de travail, voici enfin arrivé le week end. C’est décidé, je vais me rendre dans un des parcs nationaux Américains : le Sequoia and Kings Canyon Park.

Seulement voilà, je n’ai rien pris avec moi pour faire de la rando, c’est à quatre heures de route d’ici et je n’ai pas d’hôtel sur place, enfin c’est la haute saison et tout est complet… Loin de désespérer, je téléphone partout trouve enfin une place dans un « La Quinta », mais à presque cent kilomètres du parc. C’est toujours mieux que les quatre cent depuis San Francisco, donc je réserve pour le week-end.


Me voilà sans sac à dos, et avec pour seules chaussures deux paires en cuir de ville, ce ne va pas être dans le domaine du possible. Alors je fonce chez Wall-Mart pour m’acheter le sac à dos le moins cher du magasin ($15), et chez REI – un peu l’équivalent de notre Décathlon – pour des chaussures de trekking. Enfin je trouve un très sympathique modèle chez Merrell ($130). Je râle quand même un peu vu que j’en ai déjà, mais elle sont restées chez moi...


Je prépare vite mon itinéraire pour demain. C’est assez rassurant de lire qu’il faut bien faire attention aux couguars qui mangent chaque année quelques touristes, aux ours noirs qui font de même, aux serpents à sonnette qui tuent rarement mais laissent de graves lésions aux tissus, aux « poisonous oak » - un arbre qui est toxique rien qu’en touchant les feuilles, aux tiques qui se fixent aux hommes et transmettent des maladies, et aux nombreux moustiques et leur lot de désagréments. De toute façon, il faut bien mourir de quelque chose.


A Lundi j’espère !

jeudi, juillet 21, 2005

La nuit porte conseil.

Quand j’étais petit, j’avais des rêves. Je voulais être une personne épanouie, forte, intelligente, admirée. Probablement que cette pensée, sans m’en rendre compte, je l’ai concrétisée dans mon quotidien. Par des gestes, par des attentions, par le désir de toujours plaire à l’autre, de lui laisser une bonne impression. Je faisais attention aux autres pour que les autres fassent attention à moi. Ça c’était quand j’étais gamin.

Maintenant que je suis grand, je n’ai cure de l’amour des autres, du regard qu’ils portent sur moi, ou de ce que je laisse transpirer dans mes mots et dans mes écrits. Je suis parfois haï, et je cultive ce désir profond de provocation. J’aime me situer à la frontière entre le bien et le mal, mais sans jamais la franchir. Est-ce les hommes, imbéciles êtres égoïstes, qui font que maintenant je les méprise ? Peut-être…


Au début, bien blotti dans mes rêves trop idéalistes, j’étais heureux. Aujourd’hui, confortablement campé sur ma position de fouteur de trouble, je suis heureux aussi. Mais demain, qui serais-je et serais-je toujours heureux ? Dehors le vent souffle en hurlant ce son mélancolique que chantent les portes mal isolées. Fatigué, la tête pleine de pensées qui se croisent, j’éteins la lumière et je m’endors.


Bonne nuit.